Dans un contexte où les écosystèmes web deviennent de plus en plus complexes (intégration front/back, ORM, microservices, data…), assurer la sécurité des applications bâties sous Symfony est un impératif.
Chez Spiriit, c’est un principe ancré dans nos pratiques.
Chaque application que nous développons – qu’il s’agisse d’un outil métier sur mesure, d’un portail B2B ou d’un back-office e-commerce – est pensée pour être performante, maintenable et sécurisée dès la conception.
Pour ça, nous nous appuyons sur un duo que l’on maîtrise parfaitement :
> Symfony, pour la robustesse du framework et la gestion fine des droits,
> Doctrine, pour la cohérence et la sécurité dans la couche data.
Ce couple technologique nous permet d’intégrer la sécurité au cœur du cycle de développement, en appliquant les bonnes pratiques issues de l’OWASP, la référence mondiale en matière de cybersécurité.
📌 Dans cet article, nous passons en revue les 10 principaux risques identifiés par l’OWASP Top 10 (édition 2025), et la manière dont notre stack Symfony + Doctrine permet de les anticiper et de les maîtriser.
Avec, pour chaque point, des cas d’usage concrets et une lecture métier pour comprendre à quoi cela sert vraiment sur le terrain.
1. A01 – Broken Access Control (Contrôle d’accès défaillant)
Pourquoi c’est critique
Quand les utilisateurs peuvent accéder à des données ou fonctions qui ne sont pas faites pour eux, on entre dans le domaine du contrôle d’accès cassé : vol de données clients, fonctions d’administration ouvertes, etc.
Cas d’usage Symfony + Doctrine
- Une application immobilière (typique secteur de votre agence) : un commercial A consulte les biens qui lui sont attribués, mais en manipulant le paramètre
property_id=1234il accède à un bien du commercial B. Ici il y a un manque de vérification ownership via Doctrine. - Dans Symfony : utilisation d’un Voter ou d’un service d’autorisation qui interroge le repository Doctrine pour valider que l’utilisateur courant a bien le droit d’accéder à cette entité ou relation.
À quoi ça sert
- Empêcher l’accès non autorisé à des ressources métier sensibles → baisse du risque réputationnel + conformité RGPD.
- Rassurer les clients sur la robustesse de l’écosystème digital : « nous avons sécurisé vos accès ».
Bonnes pratiques
- Toujours vérifier via Doctrine que l’
Entityrécupérée appartient bien à l’utilisateur ou à son pool. - Ne jamais se fier uniquement au paramètre dans l’URL/route sans contrôle serveur.
- Utiliser les mécanismes de rôles et permissions de Symfony (voters, annotations, services) couplés à Doctrine pour garantir le « deny-by-default ».
2. A02 – Cryptographic Failures (Défaillance cryptographique)
Pourquoi c’est critique
Même si les accès sont bien contrôlés, si les données sensibles (mots de passe, tokens, PII) sont mal chiffrées ou stockées en clair, l’application est vulnérable.
Cas d’usage Symfony + Doctrine
- Un module de gestion des utilisateurs stocke les mots de passe en clair dans une entité Doctrine
User. Mauvaise idée. - Solution : sous Symfony, configurer l’encodeur/password-hashing (bcrypt, Argon2) dans
security.yaml, et dans la migration doctrine prévoir un champpassword_hash.
À quoi ça sert
- Protéger les données sensibles même en cas de fuite ou compromission de base : gain de confiance client.
- Réduction du risque financier et légal en cas de violation.
Bonnes pratiques
- Ne jamais utiliser de fonction maison pour le hashing. S’appuyer sur le composant Symfony Security.
- Stocker les secrets (DB credentials, clés) dans les variables d’environnement, pas dans le code.
- Utiliser Doctrine pour migrer en toute sécurité une table utilisateur vers un modèle chiffré.
3. A03 – Injection
Pourquoi c’est critique
Les injections (SQL, NoSQL, commande) sont parmi les vulnérabilités les plus exploitées. Permet à un attaquant de manipuler la base via la couche donnée.
Cas d’usage Symfony + Doctrine
- Un formulaire permet de filtrer des biens : l’utilisateur saisit un critère libre, puis celui-ci est injecté directement dans un DQL construit à la main sans paramètre. Risque d’injection.
- Bonne pratique : utiliser les QueryBuilder de Doctrine avec
->setParameter()pour garantir que les valeurs utilisateurs sont bien paramétrées.
À quoi ça sert
- Empêcher qu’un utilisateur obtienne, modifie ou supprime des données métier via injection.
- Maintenir la confiance et la robustesse de votre plateforme numérique.
Bonnes pratiques
- Toujours utiliser les API paramétrées de Doctrine (QueryBuilder,
setParameter,:placeholder)
- Ne jamais concaténer directement des entrées utilisateur dans un DQL ou SQL.
- Vérifier les entrées utilisateurs via validation (ex. Symfony Validator) avant usage.
4. A04 – Insecure Design (Conception non sécurisée)
Pourquoi c’est critique
Les défauts dès la phase de conception (modèle de données, architecture, flux) sont plus difficiles à corriger après.
Cas d’usage Symfony + Doctrine
- Le modèle de données Doctrine n’isole pas les rôles utilisateurs ou les droits d’accès (par exemple, pas de liaison explicite entre
User,Role,Organisation). Cela rend complexe le contrôle d’accès vertical/horizontal. - En refonte de l’écosystème digital (ex. immobilier), prévoir dès le mapping Doctrine que certaines entités sont multi-tenant ou nécessitent un filtrage d’accès.
À quoi ça sert
- Mettre en place une architecture sécurisée dès le départ, limiter les coûts de correction.
- Valoriser pour le client que le projet intègre la sécurité « by design ».
Bonnes pratiques
- Faire un modèle de données sécurisé dès le début (entités, relations, droits).
- Utiliser les outils de Symfony/Doctrine pour le « tenant filtering », soft-delete, etc., selon besoin métier.
- Documenter les flux sensibles et prévoir les droits d’accès dans l’architecture.
5. A05 – Security Misconfiguration (Mauvaise configuration de sécurité)
Pourquoi c’est critique
Des configurations par défaut, oubliées ou mal faites augmentent la surface d’attaque.
Cas d’usage Symfony + Doctrine
- Le fichier
doctrine.yamlutilise la connexionDATABASE_URL=mysql://root@localhostavec droits super-utilisateur. Mauvaise configuration. - Il faut que dans le
.env,DATABASE_URLpointe vers un utilisateur limité, et que Doctrine ait les droits minimaux.
À quoi ça sert
- Réduire les vecteurs d’attaque liés à l’infrastructure ou aux erreurs de configuration.
- Augmenter la confiance des décideurs clients dans la maturité technique.
Bonnes pratiques
- Ne jamais laisser
APP_ENV=prodsans configuration production adéquate (cache, logs, etc). - Mettre à jour les dépendances (Doctrine, Symfony) régulièrement.
- Configurer correctement le firewall, la gestion des cookies, CORS, etc.
6. A06 – Vulnerable and Outdated Components (Composants vulnérables ou obsolètes)
Pourquoi c’est critique
Utiliser des bibliothèques, frameworks ou ORM obsolètes crée un risque exploitable.
Cas d’usage Symfony + Doctrine
- Votre application utilise une version de Doctrine qui ne reçoit plus de correctifs de sécurité ou a des failles connues.
- Solution : dans votre pipeline CI/CD, intégrer une étape de scan de vulnérabilités (ex.
composer audit) avant déploiement.
À quoi ça sert
- Protéger l’investissement digital en évitant des vulnérabilités liées à des dépendances tierces.
- Valoriser la prestation auprès du client : « nous assurons la veille et la sécurité des composants ».
Bonnes pratiques
- Mettre en place la mise à jour régulière de Symfony et Doctrine.
- Surveiller les CVE des composants utilisés.
- Utiliser les outils d’audit composer/packagist.
7. A07 – Identification and Authentication Failures (Défaillance d’identification/authentification)
Pourquoi c’est critique
Quand on ne vérifie pas correctement qui est l’utilisateur ou comment on s’authentifie, on ouvre la porte à des usurpations.
Cas d’usage Symfony + Doctrine
- Un utilisateur utilise un cookie persistant sans renouvellement, ou l’application ne révoque pas le token lorsqu’un rôle change.
- En utilisant Symfony Security, configurer
remember_me,session.invalidate_on_logout, et vérifier que les rôles / statuts utilisateur sont toujours synchronisés.
À quoi ça sert
- Assurer que seul l’utilisateur légitime accède à son compte ou à ses données.
- Limiter les risques d’usurpation et d’accès non autorisé.
Bonnes pratiques
- Utiliser les mécanismes Symfony : firewall, user provider, encoders.
- Vérifier via Doctrine l’état du compte (actif, verrouillé) à chaque authentification.
- Implémenter la double authentification (MFA) si besoin métier.
8. A08 – Software and Data Integrity Failures (Défaillance de l’intégrité logicielle et des données)
Pourquoi c’est critique
Si le code ou les données peuvent être altérés sans contrôle (ex. injection, mises à jour non sécurisées, flux CI/CD ouverts), l’intégrité est brisée.
Cas d’usage Symfony + Doctrine
- Une migration Doctrine est appliquée en production sans revue, le schéma ou les données sont modifiées de façon malveillante ou accidentelle.
- Solution : versionner les migrations Doctrine, exiger revue de code, appliquer les droits minimaux sur la base, journaliser les opérations.
À quoi ça sert
- Garantir que le code et les données métier restent intègres, ce qui est essentiel pour la confiance client et la conformité (ex. audit).
- Limiter les risques d’altération non autorisée ou de compromission.
Bonnes pratiques
- Utiliser Doctrine Migrations avec versionnement et revue.
- Mettre en place des backups, journaux d’audit.
- Dans Symfony, configurer les environnements, vérifier la signature de fichiers, etc.
9. A09 – Security Logging and Monitoring Failures (Défaillance de la journalisation et de la surveillance)
Pourquoi c’est critique
Sans logs ou monitoring adaptés, une attaque peut passer inaperçue, la réaction sera plus lente.
Cas d’usage Symfony + Doctrine
- Une requête suspecte arrive (ex. injection ou accès non autorisé) mais l’application Symfony ne logge pas l’
entity_manager->flush()ou l’accès à l’entité « AdminAction ». - Solution : configurer Monolog dans Symfony pour loguer les accès critiques, utiliser un handler dédié, surveiller les modifications via Doctrine events (postUpdate, etc).
À quoi ça sert
- Permettre de détecter, analyser et réagir rapidement aux incidents de sécurité.
- Offrir au client une traçabilité des actions sensibles, preuve de maturité.
Bonnes pratiques
- Configurer un niveau de log suffisant (INFO/WARNING/ERROR) pour les actions sensibles.
- Mettre en place des alertes pour des patterns inhabituels.
- Utiliser les événements de Doctrine (lifecycle events) pour tracer les modifications aux entités critiques.
10. A10 – Server-Side Request Forgery (SSRF)
Pourquoi c’est critique
Quand l’application peut être forcée à faire des requêtes serveur vers des ressources internes ou externes non contrôlées, l’attaquant peut attaquer l’infrastructure.
Cas d’usage Symfony + Doctrine
- Une API interne exposée dans Symfony permet d’indiquer une URL à consulter pour offrir un aperçu. L’application utilise Doctrine pour stocker la requête et l’exécute sur le serveur vers une adresse interne (
http://internal-db:3306). Risque SSRF. - Solution : valider la destination de la requête, utiliser un allow-list de domaines, isoler les appels depuis des sandbox. Doctrine intervient pour stocker les états de requête mais ce n’est pas son rôle principal : l’important est la validation avant usage.
À quoi ça sert
- Eviter que votre backend devienne un pivot pour des attaques internes ou externes.
- Protéger l’infrastructure et les données sensibles derrière le pare-feu.
Bonnes pratiques
- Ne jamais faire de requêtes serveur vers des URL fournies par l’utilisateur sans validation stricte.
- Isoler les appels réseau dans des composants sandboxés.
- Enregistrer les métadonnées des requêtes ou leur statut afin de pouvoir auditer.
Conclusion
En résumé, quand on travaille avec Symfony + Doctrine, la sécurité ne se limite pas à quelques réglages : c’est un ensemble d’actions qui touche à l’architecture, aux données, aux accès, à la configuration et au monitoring.
Quand nos équipes travaillent sur vos projets digitaux – qu’il s’agisse d’immobilier, d’e-commerce ou de data – l’intégration de ces bonnes pratiques permet de :
- sécuriser l’écosystème dès la conception (Insecure Design),
- diminuer les risques techniques (Injection, Cryptographic Failures),
- rassurer vos clients sur la robustesse et la conformité (Logging, Outdated Components).
Adoptée tôt dans le cycle, cette approche devient un véritable levier de performance et de confiance – pour votre entreprise comme pour vos utilisateurs.
Prochaines étapes
Parce qu’une approche sécurisée ne se limite pas à de bonnes intentions, il est essentiel de traduire ces principes en actions concrètes.
Voici comment nous conseillons à nos clients de procéder pour évaluer et renforcer la sécurité de leurs applications Symfony :
- Valider que votre application Symfony actuelle est alignée sur ces 10 points.
- Mettre en place un audit ou une “check-list sécurité” interne pour chaque projet.
- Documenter dans votre offre (ex. : audit global performance + sécurité) que la sécurité est intégrée « by design ».
Et si vous souhaitez être accompagnés pour auditer, renforcer ou sécuriser durablement vos applications Symfony/Doctrine, contactez nos équipes. Elles vous aideront à faire de la sécurité un véritable atout de performance et de confiance.